L’est de la Turquie : Immanquables

L’est de la Turquie est clairement la partie la moins connue du pays. Preuve en est, on a eu du mal à trouver des renseignements sur les immanquables de la région.

Une fois la Cappadoce traversée, c’est comme si on arrivait en terre inconnue. Les attractions touristiques disparaissent, les regards curieux se font plus nombreux et la population change.

Nous sommes dans la région de l’Anatolie sud, aussi appelée Kurdistan turc.A la frontière de la Syrie, de l’Irak et de l’Iran, le quai d’Orsay a classé ce coin de Turquie en zone rouge. Pourtant, l’est de la Turquie est sans doute l’un des coins que l’on a préféré et qui nous laissera de beaux souvenirs de voyage.

Voici donc quelques immanquables à l’est de la Turquie.

L’est de la Turquie : les villes à ne pas manquer

Jusqu’ici,  si les paysages turcs nous ont déjà conquis ce n’est pas vraiment le cas des villes. Mis à part l’unique Istanbul et la charmante Antalya, le reste des cités turques paraissaient un peu fades.

Nous voici roulant à l’est du pays, en direction de la Syrie. Les villes deviennent vivantes, grouillantes, avec une âme, une architecture particulière trace d’un passé riche d’Histoire.

Les villes de l’est de la Turquie nous ont marqué et sont, pour nous, à ne pas manquer.

Gaziantep : capitale de la pistache et du Baklava

Il ne nous en fallait pas plus pour nous convaincre de nous y arrêter.

Gaziantep fait partie des grandes villes de l’est de La Turquie. On avait entendu son nom dans l’une de nos séries fétiches : « le bureau des légendes » où la ville apparaissait comme la dernière zone militaire avant de franchir la frontière Syrienne.

Nous n’avons rien ressenti de tel en la visitant mais avons découvert une ville moderne très occidentalisée en opposition à sa vieille ville beaucoup plus authentique. Il faut aller à Gaziantep pour se perdre dans son labyrinthe de petites rues, son dédale de marchands d’épices. C’est vivant, bruyant, odorant… Tout se vend, tout s’achète : c’est le souk !!

Gaziantep est réputée pour ses pistaches et ses baklavas. Une pâtisserie au miel et à base de ces fruits secs verdoyants. Pour les gourmands que nous sommes Gaziantep est un immanquable.

Sanliurfa : ville sainte à l’est de la Turquie

Surnommée Urfa, cette ville très ancienne a connu une Histoire d’occupation et de libération. C’est surtout un lieu de pèlerinage où est célébré le prophète de l’islam Abraham. En particulier dans le parc Gölbasi où il se serait caché et aurait fini sa vie.

Le parc Gölbasi de Sanliurfa

C’est le site incontournable de Sanliurfa. Un grand parc ombragé où les légendes autour d’Abraham ont pris forme. Le bassin de Gölbasi, avec ses arches orientales, abrite un nombre incalculable de carpes sacrées nourries toute la journée par les visiteurs.

Légende autour d’Abraham : Abraham a été condamné à mort à Sanliurfa par le roi Nemrod. Ce dernier reprochait à Abraham de proliférer des dires à son encontre mais surtout de convoiter sa fille. Il mit en place un énorme bûcher pour sa mise à mort… La légende dit que les flammes se transformèrent en eau et les bûches en poissons. Ainsi est né le bassin du Parc Gölbasi.

Le jardin est dominé par une citadelle d’où la vue sur la ville est imprenable.

Il faut vraiment passer du temps dans le parc Gölbasi de Sanliurfa pour s’imprégner de son ambiance, de sa particularité et de son architecture. Nous y sommes allés de jour et de nuit. Dans l’obscurité, l’endroit prend une autre dimension.

Le vieux marché de Sanliurfa

Arrivés au vieux marché, le dépaysement est garanti, on a même eu cette impression d’être en Inde. Les coups de klaxons, les petites échoppes empiétant les unes sur les autres, le mélange d’odeurs fortes, le regard intrigué des gens… Fred est devenu la star du coin. L’homme avec qui il faut prendre une photo parce qu’on n’en rencontre pas tous les jours des comme lui….

Nous avons passé 5 jours et 4 nuits à Sanliurfa, invités chez une famille Syrienne. Ce moment restera l’un de nos beaux moments de voyage. Chez eux, on prendra conscience que la guerre n’est pas loin, que l’hospitalité et le partage sont deux valeurs importantes, que l’humanité existe bel et bien et que le voyage prend tout son sens quand tu fais de telles rencontres.

On n’oubliera jamais cette ville. Sanliurfa est un immanquable quand on visite l’est de la Turquie.

Mardin : bijou de l’est de la Turquie

Oui, on s’est fait la blague : « après Lundin on ira à Mardin ».

Mardin, comme beaucoup de ville à l’est de la Turquie se divise en deux parties : moderne et ancienne. Si le côté moderne n’a pas d’intérêt particulier, on découvre la vieille ville, couleur sable, adossée à une colline qui domine les environs. Le coup de foudre est immédiat.

Mardin se situe dans le sud est de l’Anatolie, face à la plaine de Mésopotamie, entre le fleuve Euphrate et Tibre. Elle a vécu différentes civilisations, croyances et possède une histoire riche. Mardin fût une étape importante de la route de la soie.

On a aimé se perdre dans ses rues labyrinthiques aux habitations en pierre calcaire jaune, qui lui donne des allures de ville du désert.

De nombreux monuments ponctuent la visite : monastère, mosquée, église… faisant de cette ville un parfait exemple de cohabitation entre les différentes croyances.

Mardin est un vrai bijou, encore peu connue et prisé, qui est l’un de nos coups de cœur.

Immanquables à l’est de la Turquie : les paysages

L’est de la Turquie se défini par des paysages arides, des reliefs pelés, des étendues aux couleurs uniques qui donnent l’impression d’être dans un tableau de Vang Gogh.

La route est toujours un véritable spectacle où un nouveau numéro apparaît à chaque virage. C’est simple, l’est de la Turquie nous en a mis plein les yeux.

Halfeti : ville submergée.

Dire qu’on a bien failli ne pas faire le détour. Et puis, l’envie de voir le fleuve Euphrate a été plus forte. Après 20kms sur l’autoroute contre notre grès (  en faisant sonner le portique de sortie car on n’avait rien payé ) et 15kms sur une route poussiéreuse, on débarque dans un tout petit village au bord de l’eau. Les falaises entourant Halfeti rejette une chaleur intense nous donnant envie de nous jeter dans l’eau bleue de l’Euphrate.

Nous sommes face à une vallée submergée après la construction de barrages. Sous cette eau repose de nombreux villages figés dans les profondeurs.

Des tours en bateau sont organisés pour voir quelques vestiges.

Des falaises rocailleuses aux couleurs cuivrées avec une eau bleue se faufilant au milieu. Au bord Halfeti domine comme sur un rocher, donnant au paysage toute sa beauté.

Personnellement, s’il n’y a pas grand-chose à voir, à faire à Halfeti, elle reste un détour que l’on a apprécié.

Spot de nuit à Halfeti : 37.239477, 37.871519

En bordure de chemin et au bord de l’Euphrate, l’endroit est tranquille. Parfait pour se baigner et aller visiter Halfeti. On y aura passé un après midi avec 3 amis kurdes venus profiter de l’eau. Autour d’une bière nous aurons passé un moment en toute simplicité.

Nemrut Dagi : montagne sacrée

Nemrut Dagi est sans doute l’endroit le plus touristique dans cette région. Il faut dire qu’il est assez unique.

A 2 206 m d’altitude se dresse un téton pierreux dominant les environs. Sur ce sommet a été construit un ensemble de statues datant du royaume de Commagène ( Ier siècle avant JC).

On roule un moment, traverse des petits villages perdus jusqu’à atteindre le bout d’une route pavée. Pour aller plus loin il faut payer.

Tarif : 20LT /pers ( +5LT/pers pour monter en navette ).

On finit les derniers kilomètres en marchant sous les rayons dorés du soleil. Le paysage est superbe, les couleurs magiques.

Quelques marches à grimper avant de découvrir les fameuses têtes de statues et les touristes venus admirer le spectacle du soleil. C’est vrai que ce n’est pas vraiment les vestiges de l’œuvre humaine qui nous subjugue mais plutôt le spectacle de la nature. A cet endroit, à ce moment, on vit l’un des plus beaux couchers de soleil de notre voyage.

Nemrut Dagi est un incontournable en Turquie.

Spot de nuit à Nemrut Dagi : 37.968291, 38.739795

Juste en dessous du parking du site. Moins venteux et plus calme.

Le lac de Van : le plus grand de Turquie

Le lac de Van est le plus grand de Turquie et le plus grand lac alcalin du monde. Il est situé à l’est de La Turquie, non loin de la frontière iranienne. Quand tu voyages en van et que tu  apprends l’existence du  lac de Van sur la carte, tu fais le détour !! C’est un peu comme si un adepte de la randonnée découvrait le Mont  Rando ou un fan de kayak le fleuve du même nom… Bon, okay je m’emballe peut-être légèrement !

Nous avons trouvé un petit spot sympa sur l’une des rives du lac de Van, non loin de la ville de Tatvan. Le temps d’y passer 2 jours et 2 nuits et d’intriguer la plupart des gens venus s’y baigner, une grande majorité d’hommes d’ailleurs.

Nous y aurons partagé le thé avec une famille kurde bien étonnée de rencontrer des étrangers dans ce coin de Turquie qui nous quittera en nous laissant de quoi nous nourrir pour plusieurs jours. Et avec Mehmet , un sacré gaillard à la bonhommie ravageuse. Quand il nous a appelé pour boire le çay, impossible de refuser. On ne se comprend pas mais on est bien ensemble au bord de ce lac. On n’oubliera jamais son sourire chaleureux, son envie de partager, de communiquer et son discours «  peu importe ta langue, ta culture, ta couleur, on est tous humain ! ». Ses grandes accolades et ses yeux mouillés lors de notre départ ont fait de Mehmet notre plus beau souvenir du lac de Van.

Nemrut Lake : au cœur d’un volcan

A une vingtaine de kilomètres de la ville de Tatvan ( et du lac de Van) se trouve Nemrut Lake. Un lac qui s’est formé au cœur d’un cratère. La route qui y mène est juste superbe.

D’abord, tu grimpes avec une vue imprenable sur le lac de Van. Puis, tu entres dans le cratère à la circonférence impressionnante. Ici se succède des paysages venus de toute la planète : arides comme au Moyen-Orient, un petit morceau de savane africaine, un air des montagnes alpines…On n’était jamais rentré dans un tel cratère ! On y passera la journée et la nuit entouré par ce décor que l’on n’est pas prêt d’oublier.

Si vous voyager à l’est de La Turquie, on ne peut que vous conseiller d’emprunter la route de Nemrut Lake.

Immanquables à l’est de la Turquie : les routes

Depuis que l’on est en Turquie, les routes empruntées nous offrent des paysages magiques. Arrivés à l’est du pays, c’est chaque jour que l’on en prend plein les yeux ( et le pare-brise ) . A tel point que certaines journées nous roulions juste… Quelques kilomètres. A force de s’arrêter pour admirer, nous n’avancions que très peu.  Lacs de montagnes rappelant les Pyrénées, roches rouilles intenses sculptées par le temps donnant l’impression d’être aux États-Unis, montagnes arides colorées comme au Pérou ou immense rivière s’infiltrant à travers des pics rocheux rappelant des paysages Néo-Zélandais.

Du lac de Van à la frontière Géorgienne, la route nous emmène à travers des paysages qui te font parcourir le monde. L’apothéose étant certainement  l’axe menant de Erzurum à Alvin ( D 955 et la D060 ).

Il ne faut pas hésiter à s’aventurer sur les axes secondaires car ils réservent souvent de jolies surprises.

La Turquie est juste bluffante. Que ce soit par sa diversité de paysage ou l’accueil chaleureux de sa population , on ne peut que tomber sous les charmes de ce pays.

A l’est de la Turquie c’est comme si tout ceci était multiplié. Les paysages deviennent grandioses et la population te fait une vrai démonstration de ce qu’est l’hospitalité. Cette région, beaucoup moins connue du pays est à elle seule (et d’après nous) un immanquable de la Turquie.