L’Azerbaïdjan est un pays intriguant et intrigué… En 10 jours de voyage, on ne nous a jamais autant posé la question « mais qu’est ce que vous faîtes là? » C’est vrai que nous avons croisé plus de policiers que de touristes sur notre route.L’Azerbaïdjan est surtout connu pour sa capitale Bakou, où le tourisme existe contrairement au reste du pays et son pétrole. Ce pays est loin de nous avoir conquis par ses visites mais on n’est pas prêt d’oublier notre expérience de voyage en Azerbaïdjan.
Avant de partir en Azerbaïdjan
Pour voyager en Azerbaïdjan, il est bon de savoir qu’il vous faudra passer par la case Visa. Chose que nous avions complètement oublié le jour où nous avons passé la frontière depuis la Géorgie. Après avoir passé les 3/4 des étapes nous nous sommes retrouvés devant le dernier poste de contrôle Azeri assurant que nous n’avions aucunement besoin de visa avec notre passeport français. « no need visa ! ». Cette expérience nous apprendra à ne pas être aussi sûre du passe droit que nous offre notre nationalité. J’avais bien pris note qu’il fallait un e-visa dans mon carnet de voyage mais il s’en est passé des choses depuis ma prise de renseignement.
Faire son Visa pour l’Azerbaïdjan
C’est un e-visa. Il suffit donc d’aller sur internet et de se laisser guider. On l’a fait sur le site ASAN Visa et tout s’est très bien passé. Le visa coûte 23$ et comptez 3 jours ouvrés pour le recevoir. Il est valable 30 jours.
Visa en urgence. Étant sans visa à la frontière et devant être à Bakou 3 jours plus tard car nous avions loué une chambre pour célébrer notre anniversaire de mariage on a fait un visa en urgence. Pour 50$, le visa est délivré en 3h (montre en main). A la frontière géorgienne, une échoppe propose ses services pour effectuer le visa Azeri en échange de la jolie somme de 100$. En fait ils font le e-visa à votre place et se prenne 50$ de main d’œuvre.
Assurance véhicule en Azerbaïdjan
L’assurance véhicule est obligatoire en Azerbaïdjan. Elle coûte 35E pour 30 jours et se fait directement à la frontière. Il est préférable d’avoir du liquide sur soit car la machine à carte ne fonctionne pas toujours. Le douanier a bien précisé que si on restait plus de 30 jours ça risquait de nous coûter cher.
Où passer la frontière en Azerbaïdjan depuis la Géorgie?
3 passages frontières sont possibles entre les deux pays.
- Au nord entre Lagodekhi – Balaken. Nous y sommes passés à l’aller. Ce passage frontière est peu emprunté et donc rapide d’accès.
- Au milieu entre Vakhtangisi – Sadixli. Le plus petit passage frontalier des trois. Il faut se méfier car suivant la taille de votre véhicule on vous dirigera vers une autre frontière. Nous ne l’avons pas tenté.
- Au sud entre Pirdeli-Kesalo – Ikinci-sixli. Le plus fréquenté des trois passages frontières surtout par les poids lourds. Ayant un utilitaire, on passe les mêmes contrôles que les voitures donc rapidement.
Si vous avez votre visa, le passage frontière entre la Géorgie et l’Azerbaïdjan n’est qu’une formalité. Côté Azeri, les douaniers sont intrigués par notre maison sur roues. Ils testent tous les boutons et s’émerveilleront devant les quelques inventions de notre aménagement. Nous aurions également pu créer un véritable fan club de Rouflaquette, les contrôleurs azerbaïdjanais démontrant une vraie ferveur pour notre félin.
Internet en Azerbaïdjan
J’étais tellement certaine de mon forfait free à 19,99E par mois que je ne me suis pas posée la moindre question en arrivant en Azerbaïdjan. Jusqu’à ce que mon téléphone m’indique un hors forfait de 50E pour 30 secondes d’utilisation. L’Azerbaïdjan n’est pas inclût dans ce forfait.
Nous avons donc été chez un opérateur local. L’achat de la carte SIM coûte 5 manats, et le forfait est à 10 manats pour 5giga (soit environ 8E ).
Choses à savoir pour voyager en Azerbaïdjan
- La monnaie locale : le manat. 1E = 1,90 AZN.
- La langue : l’azéri appartenant aux langues turcs. Il n’est pas évident de trouver quelqu’un parlant anglais en Azerbaïdjan. En général la population parle facilement le turc, leur langue étant similaire et le Russe, Histoire oblige.
- Prix de l’essence en Azerbaïdjan : 0,30E le litre. Nous sommes dans un pays pétrolier ce qui permet de remplir son réservoir à moindre coût. Aller à la station service, faire le plein pour 20E et ressortir avec le sourire.
- Pays sous surveillance. Nous n’avons jamais vu autant de policiers. Contrôles routiers, surveillance en ville, patrouilles, ils sont partout.
- Différent territorial avec l’Arménie. L’Azerbaïdjan et l’Arménie ont des relations conflictuelles dues à la région du Haut – Karabagh située entre les deux pays. Ce territoire est aujourd’hui autonome à majorité arménienne. Des conflits sont réguliers à la frontière de ce territoire et de l’Azerbaïdjan. Pour éviter tous problèmes on a préféré taire notre passage futur par l’Arménie.
- La curiosité des Azéris. Le pays n’étant pas touristique on apparaît clairement comme des gens débarqués d’une autre planète partout où on passe. Si on ajoute à ça notre couple métissé…
A voir en Azerbaïdjan
L’Azerbaïdjan ne fait pas partie de ces pays où il y a beaucoup de choses à voir et à faire. On l’avait déjà compris au moment de nos recherches, ne trouvant pas beaucoup d’informations sur le pays. N’ayant pas tenté les montagnes au nord est du pays ( autour de la ville de Quba ) ni la côte de la mer Caspienne, on a eu qu’un petit aperçu du pays en faisant un circuit de 10 jours. La différence marquante entre les paysages verdoyants et vallonnés du nord ouest du pays et ceux très arides du sud ouest est l’une des choses qui définit l’Azerbaïdjan à nos yeux.
Bakou : capitale étonnante d’Azerbaïdjan
Bakou est la raison principale de notre venue en Azerbaïdjan. Nous avions entendu beaucoup de choses positives sur la capitale et nous n’avons pas été déçus.
Après des kilomètres à rouler à travers un pays sans intérêt particulier, Bakou se dessine sous nos yeux tel un mirage. Tout devient vivant, intéressant, notre curiosité s’attise, l’envie de découvrir se fait sentir. La première chose qui saute aux yeux en arrivant à Bakou c’est l’architecture. Moderne, innovante, gracieuse. On comprend rapidement pourquoi cette ville est surnommée « La Petite Dubaï« .
Sa situation géographique au bord de la mer Caspienne, lui confère sa petite touche « station balnéaire ». Ne pensez même pas vous y baigner aux risques de ressembler à une mouette après une marée noire. Cette eau est pleine de pétrole.
5 jours à Bakou nous aurons permis d’en avoir un bel aperçu et voici ce qu’on en retiendra.
- Flâner dans la vieille ville de Bakou
La vieille ville de Bakou est le centre historique de la ville. Elle daterait d’avant le XII éme siècle. Entourée de remparts parfaitement entretenus, elle est symbolisée par La Tour de la Vierge qui la domine. Ses maisons traditionnelles se caractérisent par une pierre couleur sable et de jolis balcons en bois sculptés. On a été surpris de voir à quel point elle semble neuve. On a presque l’impression d’être au beau milieu d’un décor de film. La rue la plus animée étant celle la traversant au sud.
Restaurant dans la vieille ville : Boyuk Manual. Pour manger local dans un décor typique on vous conseil Le Boyuk Manual. Les prix sont un peu élevés mais la qualité est là. Il y a plusieurs options végétariennes et les plats sont généreux. N’ayez pas les yeux plus gros que le ventre .
- La promenade le long de la mer
Un chemin est aménagé le long de la mer Caspienne, au milieu d’un parc verdoyant. D’ailleurs, c’est assez stupéfiant de voir les espaces incroyablement verdoyants à Bakou quand on sait qu’autour de la ville tout est aride. Sur la promenade vous croiserez des constructions ambitieuses : le musée du tapis en forme de tapis, un futur centre commercial représentant un lotus et quelques hôtels n’ayant ni fait dans la demi-mesure ni dans le classique.
- La ville moderne
Bakou grandit jour après jour et s’étend donc de plus en plus. Il est assez difficile de définir géographiquement la partie moderne de la ville. Le point central reste la rue piétonne Nizami Street où on trouve des commerces, restaurants et bars. Parallèlement à cette rue, une grande avenue piétonne bordée d’oliviers et aux espaces verts parfaitement entretenus permet de se promener. Il ne faut pas hésiter à errer autour de la rue piétonne pour découvrir plus en profondeur le cœur de la ville. Bakou a du se développer si vite qu’elle laisse une impression de vide. Certain quartiers ne sont que tours en construction bordant une infinissable avenue.
- The Flame Towers
Ces buildings en forme de flammes sont le symbole de la ville. Les gratte-ciels sont les plus hauts bâtiments de Bakou. Leur nom et leur forme viennent de l’ancienne appellation du pays : « terre de feu » . L’Azerbaïdjan était surnommé ainsi en référence au gaz surgissant du sol et s’enflammant.
The Flame Towers sont immanquables, elles représentent la modernité du pays. Notre image de Bakou se réduisait à elles avant d’y mettre les pieds.
A la nuit tombée, elles se part de leurs habits de lumière pour un spectacle coloré.
A côté de ce complexe hôtelier et de bureau se trouve le parc commémoratif Shehidlar Khiyabani ( l’allée des martyrs ), en hommage aux victimes du soulèvement réprimé par l’armée soviétique le 20 janvier 90. Ici, on en a appris un peu plus sur l’Histoire du pays. L’Azerbaïdjan faisait partie de l’URSS. Le 20 janvier 90, les troupes soviétiques prirent d’assaut Bakou en prévention de « violences ethniques ». Pendant 3 jours, les affrontements furent intenses. L’Azerbaïdjan acquiert son indépendance en 1991 à l’éclatement du bloc soviétique.
Le parc Shehidlar Khiyabani permet une vue panoramique qui s’étend de la mer Caspienne à toute la ville.
- L’architecture unique de Zaha Hadid
Légèrement excentré, ce musée représente la volonté de l’Azerbaïdjan d’une architecture moderne et esthétique, à l’opposé de son passé soviétique. Cette construction nous a tout simplement bluffée. D’une blancheur immaculée, elle ondule au-dessus d’un impeccable espace vert telle une vague houleuse. L’entrée est de 15 manats. On s’en est tenu à la très jolie exposition photo d’un reporter du magazine Géo, sur son parvis.
Le bâtiment est un chef d’œuvre à lui tout seul.
Bakou est une ville surprenante, qui nous aura charmé. Elle est un oasis urbain au milieu d’une région désertique. On l’aura visité avec cet air dans la tête « Bakou namatata… » ( ne me remerciez pas )!
Autour de Bakou
Le parc national du Gobustan : volcans de boue et art rupestre
Le parc national du Gobustan est situé à une soixantaine de kilomètres au sud de Bakou. Il est avant tout connu pour abriter et protéger l’art rupestre. Des dessins et sculptures décrivant des scènes préhistoriques dans le Caucase. Pour les découvrir, un sentier pédestre à flanc de montagne a été aménagé.
Prix : 10E/personne.
Les volcans de boue : découverte originale
Les volcans de boue existent dans plusieurs pays mais c’est en Azerbaïdjan qui sont les plus nombreux. Ce phénomène est le résultat d’un mélange en profondeur d’une couche argileuse, d’eau, de gaz sous pression dans un contexte de compression. Cette recette permet la formation de volcans dont les cratères sont remplis de boue qui bulle et coule.
On nous avait dit que pour rejoindre les volcans il fallait un véhicule « off road » ou prendre un taxi. Quand on a vu que les taxis étaient des vieilles Ladas on a su que notre Renault Master relèverait le défi.
On n’a jamais vu autant de touristes en Azerbaïdjan que sur ce site. Des dizaines de petits volcans boueux se dressent entre la mer Caspienne et des montagnes arides. Le décor est unique, le phénomène aussi.
Shaki et son caravansérail
Shaki est notre première étape en Azerbaïdjan et la seule avant de rejoindre Bakou.
La Ville de Shaki n’a d’intéressant que sa vieille ville. Le point d’orgue de la visite étant le caravansérail. Ce lieu était le centre du commerce à l’époque et un point d’échanges important sur la route de la soie. Construit en forme rectangulaire sur deux étages avec ses arches et sa place centrale, c’est un joli édifice totalement restauré. L’ancienne partie de Shaki étant en rénovation au moment de notre passage on a eu du mal à lui trouver beaucoup de charme.
En résumé, Shaki est une bonne étape si vous voulez faire un arrêt sur la route de Bakou.
La vanlife en Azerbaïdjan
Le tourisme n’étant pas encore très développé en Azerbaïdjan, vous imaginez bien que le voyageur en van fait figure d’exception. Notre concept de vivre dans un fourgon aménagé comme une maison est totalement intriguant. On attire donc les regards et les questions. Parfois, tranquillement posés dans notre camion, une tête se glissait dans l’interstice de la porte regardant ce qui se passait à l’intérieur. Au début ça peut faire peur…
Nous avons eu de nombreuses visites policières dont deux à cause du spot choisi pour se garer. L’une d’entre elles nous a mené au commissariat car nous étions stationnés dans une « zone interdite ». Nous avons passé 5h auprès des forces de l’ordre répétant un bon nombre de fois notre histoire. Cette expérience se soldera par une invitation au restaurant, un tea time et une longue enquête sur nous. On nous assurera à maintes reprises du « no problem, no problem » mais on a bien senti la procédure en cours devant prouver que nous n’étions pas des personnes pouvant nuire aux intérêts du pays. Une fois que l’officier en chef fût certain que nous étions français, que notre véhicule était bien le nôtre et que nous n’avions pas pris de photos de « la zone interdite » (sans savoir pourquoi) nous avons repris notre route.
On vous conseil de choisir précautionneusement vos spots de nuit et d’éviter les zones marquées de petites pancartes.
Pour ne pas éveiller les soupçons choisissez des parkings ou des bords de route. A l’exception d’un super spot de nuit, nous n’avons pas pu profiter de la vie en van en Azerbaïdjan. Mal gré tous les espaces disponibles, cette histoire de « zones interdites » ne permet pas de pouvoir jouir de bons emplacements.
Spot de nuit en Azerbaïdjan :
- Autour de Shaki ( 40.929606 , 47.58302)
Un grand terrain en herbe au bord d’une petite rivière. Des montagnes à l’horizon et les moutons comme seuls voisins. C’est le meilleur spot de nuit que l’on ait trouvé en Azerbaïdjan.
Sinon les routes sont soit en parfait état soit en cours d’aménagement. Il est facile de trouver des fontaines le long des grands axes pour remplir ses réserves d’eau.
L’Azerbaïdjan pourrait être un pays adapté au voyage en van si il n’était pas autant contrôlé.
10 jours en Azerbaïdjan nous ont permis de découvrir un pays pas comme les autres. Des paysages à la fois verdoyants et arides, une population curieuse et chaleureuse, un pays où il n’y a pas grand chose à faire mais à la capitale en plein développement… et des policiers à tous les coins de rue. Voyager en Azerbaïdjan est avant tout une expérience…
2 Comments
Salut ! Petite question par rapport au evisa qui demande un lieu de résidence dans son formulaire.. mais vie en van implique aucune adresse de résidence, comment avez vous fait ?
Merci !
Salut Noé ,
Alors pour l’adresse en France, on donne toujours l’une de nos parents et pour le pays concerné, on prend celle d’un hôtel, hébergement lambda trouvé sur booking !
On espère avoir répondu à ta question.