L ‘Arménie est connue des Français grâce aux nombreux échanges culturels entre les deux pays. Mais aussi pour avoir accueilli l’un de ses représentants les plus populaires : Charles Aznavour. D’ailleurs sa chanson « emmenez-moi » nous accompagnera pendant toute la visite du pays.
Nos connaissances de l’Arménie s’arrêtaient là. Il faut dire que ce petit pays ( un peu plus grand que la Bretagne ) semble coincé, isolé, presqu’écrasé au milieu du planisphère.
En quelques kilomètres on tombe sous les charmes de cette contrée dont 90% du territoire est situé au-dessus de 1000 mètres d’altitude. On a traversé des paysages incroyables entre grandes étendues de reliefs arides et montagnes à la végétation arborant les couleurs d’automne. Découvrant chaque jour un nouveau monastère dans un environnement unique et accueillit par une population souriante ( au mono-sourcil à faire pâlir Emmanuel Chain ).
L’Arménie est tout simplement une destination coup de cœur aux nombreux sites à visiter. Un seul article serait insuffisant pour vous dévoiler tous les charmes du pays. On commence donc avec notre itinéraire au nord de l’Arménie et plus précisément au Nord de la capitale Erevan, qui est un parfait point de départ pour visiter le pays.
Avant de partir en Arménie
Passage frontière Géorgie – Arménie
Si, comme nous, vous arrivez par la route, il est bon de savoir que la frontière terrestre arménienne est accessible uniquement par la Géorgie ou l’’Iran.
Ses relations avec ses deux autres voisins étant tendues. L’Azerbaïdjan ne se remet pas de la perte de son territoire du Haut-Karabagh (peuplé par une majorité d’Arménien) et le gouvernement turc ne se décide toujours pas à faire un pas vers un peuple qu’elle a quasiment entièrement exterminé durant le génocide de 1915-1916.
Depuis la Géorgie, le passage frontière se passe sans grande difficulté. C’est juste totalement l’anarchie et on a un peu de mal à comprendre ce qui se passe. En fait, une fois le tampon d’entré obtenu sur le passeport, il faut aller déclarer son véhicule. On a eu du mal à trouver le bon bureau et on s’est d’abord retrouvé chez les routiers qui se sont bien demandés ce qu’on faisait là.
Taxe pour le véhicule en Arménie (economy taxe ) : 20$
Le douanier nous posera tout de même la question de pourquoi nous avons été en Azerbaïdjan. Notre réponse lui suffira et il n’insistera pas.
Visa Arménie
Pour une durée de séjour inférieure à 90 jours, notre passeport français nous permet de ne pas avoir besoin de Visa.
Assurance véhicule Arménie
Sachez que cette assurance est obligatoire même si vous en avez déjà une en France. On ne le savait pas et on a roulé une semaine sans. Si jamais un policier vous contrôle et que vous ne l’avez pas vous risquez jusqu’à 200$ d’amende. Dans tous les cas on vous la demandera à la sortie du territoire. Il y a 3 compagnies d’assurance principales, que l’on trouve dans beaucoup villes arméniennes. On a opté pour Reso. Pour la contracter on vous demande passeport et carte grise et un minimum de 10 jours d’assurance. On a payé 15E pour 20 jours d’assurance (en trichant un peu sur le nombre de chevaux de Pépette) .
L’Arménie : itinéraire au nord du pays
Autour d’Alaverdi
L’ancienne ville minière d’Alaverdi est marquante par son immense usine à l’abandon depuis la fin du soviétisme. L’ancienne cheminée totalement rouillée et les immenses bâtiments rectangulaires noircis par le temps donnent un air austère à la ville. Après avoir traversé Alaverdi, nous arrivons au milieu de deux petits villages typiques, situés au bord du canyon de Debed. Cette région de l’Arménie est réputée pour ses paysages et ses deux monastères.
Randonnée entre le monastère d’Aghpat et de Sanahin
Durée : 5h aller/retour
Les monastères d’Aghpat et Sanahin sont situés sur des collines dominant le canyon. 2,5h de marche les séparent l’un de l’autre. Une randonnée facile, pas très longue, qui permet de profiter des jolis paysages du coin et de traverser des villages authentiques.
Le monastère d’Aghpat est très charmant. Il domine le village et offre une vue sur les alentours.
Son voisin Sanahin est un peu plus bancale et sombre. Pendant notre visite, une messe y était donnée. Entre les nombreuses tombes au sol, l’ambiance ténébreuse et intrigante, on se serait cru en pleine scène du Da Vinci Code…
En arrivant de Géorgie, ces deux monastères étaient sur notre route. On les a donc inclût dans notre itinéraire et on a vraiment apprécié la balade et la région.
Spot de nuit : 41.084617, 44.681677
Un grand terrain en herbe au bord du canyon, situé entre les deux monastères. Paisible.
Vanadzor : seconde grande ville d’Arménie
Vanadzor n’est sans doute pas un immanquable de l’Arménie. Mais, si vous revenez des monastères d’Aghpat et de Sanahin, la ville est sur votre itinéraire.
Personnellement, nous avons aimé nous balader sur son avenue principale. Grandes barres d’immeubles à la soviétique, petites échoppes, constructions traditionnelles et atmosphère générale vivante et détendue. Un arrêt à Varnadzor permet de prendre conscience de l’ambiance d’une ville arménienne.
Autour d’Erevan
Erevan, la capitale de l’Arménie, est un point de départ central pour visiter le pays.
Le Mont Aragat : plus haut sommet d’Arménie
Quelques petites explications s’imposent. Les arméniens considèrent que le toit de leur pays est le volcan Ararat culminant à 5165m. Ce dernier, d’après les écrits, aurait accueillit l’Arche de Noé après le Déluge. Il est situé à la frontière entre la Turquie et l’Arménie. Les Turcs se le sont totalement appropriés allant jusqu’à menacé les arméniens de retirer Ararat de leurs armoiries en arguant qu’il n’était pas chez eux. Ce à quoi, l’Arménie a répondu par cette simple question « la lune se trouve t-elle en Turquie ?… alors pourquoi est-elle sur votre drapeau ? ».
Lorsqu’on arrive par le Nord de l’Arménie, le sommet du volcan partagé, blanchit par les neiges éternelles se dessine en ligne de mire que l’on suit jusqu’à Erevan. Dans le cœur de la population cette silhouette gracieuse a un pied chez eux…
On se contentera donc de grimper le plus haut sommet accessible d’Arménie.
A 1h30 de la capitale, au bout d’une petite route aux allures de bout du monde se trouve le lac Kari, au pied du Mont Agarat. Les anciens bâtiments soviétiques abandonnés et rouillés au bord de l’eau donnent un côté hanté à ce lieu. C’est le point de départ de la randonnée jusqu’au sommet de la montagne.
Randonnée du Mt Aragat
Durée : 5h aller/retour
Le chemin débute derrière le restaurant du lac mais ensuite ce n’est pas évident de le suivre. On sort rapidement du sentier officiel et on se retrouve à grimper abruptement la montagne. A cette altitude, tous les deux malades, notre souffle est bien court. 1h30 intense, nous voilà face à l’impressionnant Ararat et ses 4 sommets aux roches saillantes. Autour de nous, des couleurs ocres, cuivrées, quelques plaques de neige et un panorama à 360°C…Le décor est vraiment particulier.
Les sommets sont tous accessibles mais la majorité demande d’être bien équipé et guidé. Ce que nous ne sommes absolument pas. La seule option restante est de grimper le Pic sud, qui demande un bon effort physique. Le problème c’est que nous ne sommes pas arrivés par le bon sentier, celui conseillé et donc emprunté par la majorité des randonneurs. Se dresse donc devant nous une pente puissance 10 000 fait de petites pierres qui roulent et de poussières. Ce qui devait arriver arriva, je finis à quatre pattes pour ne pas dévaler la pente en arrière, Fred me poussant sur les fesses pour me retenir. On met toute notre énergie restante pour atteindre le pic
Nous y voilà, on a vaincu le Mont Aragat. La vue finie par nous couper le souffle restant : des reliefs arides à perte de vue et, en tête à tête avec Aragat, Ararat se dresse fièrement paré d’un halo de brume autour de son sommet blanc.
C’est magique !
La descente se fait sans embuches et nous permet de réaliser que la randonnée du Mont Aragat est bien plus simple par le sentier officiel.
Au bout du chemin on croise, un quatuor Franco-Indien accompagné de leur guide. Ils sont partis tôt le matin d’Erevan pour grimper le Mont . Ils fêtent leurs efforts physiques autour de leur troisième bouteille de vodka…
Nous reprenons notre route, sous la douce lumière du soir, éclairant le paysage de ses rayons dorés.
Même si vous n’êtes pas marcheurs, on ne peut que vous conseiller d’emprunter la route du Mont Aragat jusqu’au lac Kari si la météo est dégagée.
Spot de nuit Mt Agarat : 40.406029, 44.22797
Un super endroit en herbe avec une vue sur le Mont Ararat et sur la forteresse d’Amberd. On a préféré dormir là après la randonnée car les températures étaient plus clémentes. En été, il n’y a pas un seul point d’ombre. De nombreux endroits sont disponibles sur la route du Mont Aragat.
Petite anecdote Mont Aragat .15 jours après cette randonnée, on apprend qu’il y a des ours dans cette région d’Arménie. 1 mois avant notre venue des randonneurs polonais ont été attaqués dont un mortellement. Aujourd’hui, il est fortement déconseillé de faire la randonnée du Mt Aragat sans guide, sans suivre le chemin et par temps couvert. En gros on a fait tout ce qu’il ne fallait pas faire mais sans le savoir. Aucune prévention n’est faite à l’entrée du chemin de randonnée. Maintenant qu’on le sait on vous partage l’information. Attention aux ours dans cette région d’Arménie, ils sont féroces.
Le lac Sevan : plus grand lac d’Arménie
En arrivant face à cette étendue d’eau, on ne se rend pas compte d’être à 1900m d’altitude. Certaines parties de la côte, notamment autour de la ville de Sevan, sont transformées en camping géant non officiel. Nombreux bungalows ( totalement abandonnés en ce mois d’octobre ), aires de pique-nique, quelques plages et un sacrés nombres de déchets jonchant le sol, ce n’est clairement pas l’endroit le plus sympa du lac.
Par contre, plus au sud, en longeant la côte ouest du lac de Sevan, on découvre un très joli paysage. Les montagnes rocheuses de l’autre rive se reflètent dans l’eau, des étendues d’herbes séchées s’étalent au bord de l’eau où des chevaux et vaches viennent paître. Parfois le squelette abandonnée d’un ancien wagon de train, d’un bus ou d’une vielle voiture apparaît. Au milieu de ce décor , on est saisit par ce sentiment d’être au beau milieu de nulle part…
Sans forcément s’arrêter au Lac de Sevan, on vous conseille de noter la route le longeant sur votre itinéraire. Il y a aussi le monastère de Sevanavank à voir, situé sur une presqu’île.
Spot de nuit Lac de Sevan : 40.507588, 45.042879 ( grand spot )
Une grande étendue sous les pins, à quelques mètres du lac. Il y a de nombreuses possibilités pour se garer au bord du lac mais on a apprécié cet endroit plutôt calme et ombragé. Il est possible de se baigner dans le lac en été.
Parc national du Dilijan : la Suisse Arménienne
Décidément, il faut croire que chaque pays à un côté Suisse. Celui-ci se définit souvent par un paysage pittoresque de montagnes verdoyantes. Et c’est à peu près ce qu’on a trouvé dans le Parc de Dilijan.
D’un coup d’un seul, le paysage se transforme. Les montagnes ne sont plus chauves mais arborent une dense forêt aux couleurs chatoyantes de l’automne. Nous arrivons dans le Parc national de Dilijan, situé au nord est de l’Arménie.
Cet endroit est connu pour ses cures thermales, ses randonnées et ses vestiges historiques dont la découverte débute depuis la petite ville de Dilijan. Nous n’avons pas chercher à visiter les moindre recoins du parc mais avons opté pour une randonnée.
Randonnée du lac Parz au monastère de Gosh
Point de départ : Lac Parz
Durée : 4h aller/retour
Nous avons passés 3 nuits au bord du très joli lac de Parz. C’est un incontournable du parc de Dilijan, qui doit être prisé durant la belle saison avec sa grande aire de pique-nique, son restaurant en plein air, ses tours en bateaux gonflables et son accrobranche miniature. En cette saison, son écrin automnal lui confère une beauté particulière.
Petit plus quand tu voyages en van : source d’eau et toilettes!
Le lac de Parz est le point de départ de notre randonnée jusqu’au monastère de Gosh. On a d’abord traversé la forêt orangée tapissée de feuilles avant de débarquer sur un sommet nous permettant un superbe point de vue sur le parc. Nous sommes ensuite redescendus vers le monastère de Gosh . La visite a été rapide car ce monastère n’a pas grand-chose de plus que tous ceux visités jusqu’à maintenant. Nous avons ensuite pris un autre chemin partant derrière le monastère pour rejoindre le lac.
Une balade sympathique en forêt avec un beau point de vue sur les environs.
Le Monastère de Hagharstin
Depuis le monastère, on avait repéré une randonnée de 45mn menant jusqu’à une cascade… C’est ce qu’on appel un petit fail. Le chemin n’est pas entretenu et la « cascade » devrait s’appeler « point d’eau ».
Le monastère de Hagharstin est assez joli. Ses pierres blanches, ses ruines et son décor naturel nous ont plutôt conquis.
Pour plus d’informations sur les randonnées dans le parc du Dilijan : site itinari.
Le parc de Dilijan est a noté sur son itinéraire en Arménie pour découvrir un autre aspect du pays…sans doute son côté Suisse verdoyant.
Cet itinéraire au nord de l’Arménie permet de découvrir les incontournables de la région : jolis monastères, diversité des paysages et quelques balades sympathiques.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous poser vos questions en commentaires, on se fera un plaisir de partager notre expérience 😉
2 Comments
J’adore vos récits de voyage. Vous connaissez bien tous les pays traversés. Pourriez vous griffonner un itinéraire sur une carte. Cela nous permettra de mieux nous rendre compte de vos péripéties. Merci d’avance.
Bonjour Jean Luc,
Merci pour votre retour positif.
C’est prévu que l’on fasse une jolie carte de notre itinéraire dans un article bilan. Je vais aussi essayer d’en faire une pour chaque pays traversé.