
Erevan ( Yerevan en arménien ) est une capitale qui attisait notre curiosité. On venait d’apprendre que la plus grande ville d’Arménie était l’une des plus vielles cités du monde. Coiffant même au poteau la grande Rome dans cette catégorie. Erevan aurait été fondée en 782 avant J-C par un certain roi Arghisti I, elle va donc fêter ses 2800 ans cette année. Sans une ride mais riche de son passé, la capitale arménienne est une belle découverte.
Pourtant, en arrivant par la route, nous ne sommes pas immédiatement séduit. Un nuage de pollution flotte au-dessus de la ville et de grands blocs d’immeubles mal au point, souvenirs de l’époque soviétique nous accueillent… Mais, dès nos premiers pas, Erevan nous embarque dans son atmosphère chaleureuse et détendue. La découverte de la ville à pieds finit par nous conquérir complètement.
Se garer à Erevan : 40.196299, 44.524732 . Juste derrière l’imposante Statue « The mother of Armenia » se trouve un grand parking gratuit entouré d’arbres. Nous y sommes restés 2 nuits sans aucun problème particulier si ce n’est quelques fous du volants venant faire crisser leurs pneus avant d’aller se coucher. A 20 minutes à pied du centre ville on a trouvé l’endroit pratique pour visiter.
1- La Cascade d’Erevan

Ne vous attendez pas à une jolie chute d’eau au plein cœur de la capitale arménienne.
A l’origine, la Cascade devait être un monument ornemental « à la soviétique » donc imposant, grossier et esthétiquement limité permettant de relier le centre de la ville à une imposante esplanade le dominant. Les travaux sont ralentis pas un séisme en 1988 puis par la chute de l’URSS en 1991 laissant l’édifice en chantier. Finalement un riche entrepreneur rachète la Cascade et finance les travaux pour l’achever.
Composée de 572 marches, de jardins en terrasse, de fontaines sculptées c’est une véritable œuvre d’art abritant le centre d’art contemporain Cafesjian ( nom de son mécène) .
En plus de muscler vos fessiers, monter en haut de la Cascade permet un superbe point de vue sur Erevan et le gracieux Mont Ararat se dressant à l’horizon.
La Place Tamanyan
Au pied des marches de la Cascade d’Erevan s’étend un jardin abritant des sculptures. » La femme qui fume » et » le chat » de Botero y sont exposés ainsi que d’autres œuvres de célèbres sculpteurs provenant tous de la collection personnelle de Cafesjian. Ce petit parc parfaitement entretenu est entouré de jolies terrasses de cafés.
Le Centre Aznavour
Au sommet de la Cascade se trouve le tout nouveau centre Aznavour. Un centre culturel et éducatif en hommage au chanteur. D’ici 2021, le centre prévoit d’ouvrir un musée interactif sur son toit retraçant la vie de Mr Charles.
2- La Place de La République

La Place de La République est la place centrale d’Erevan et elle en impose. Son originalité vient de sa conception en ovale et de ses 5 bâtiments construits en arc de cercle :
- Palais du gouvernement
- Hôtel Armenia
- Ministère des Affaires Etrangères
- Ministère des transports, communications et poste
- Galerie nationale et Musée d’Histoire
Son architecture particulière avec des ornementations sculptées, ses arches et les façades roses dues à l’utilisation du tuf font de la place de La République un lieu unique. Ici le surnom d’Erevan de « ville rose » prend tout son sens.
3- Les parcs d’Erevan

La capitale arménienne se définit par tous ses parcs et fontaines. Depuis la Cascade pour se rendre à la Place de La République tu en traverses déjà quelques-uns. Dans une grande ville comme Erevan, il est toujours agréable d’avoir ces coins de verdure ombragés. Chacun de ces parcs a son ambiance, ses musiciens, ses vendeurs et ses jolies terrasses.
- Le parc de la Victoire. C’est le plus grand parc d’Erevan, il est situé sur les hauteurs de la ville et accueille « The Mother of Armenia« . Une immense statue portant fièrement une épée proportionnelle à sa taille. A ses pieds, le panorama sur la ville est sans doute le meilleur. Le parc de la Victoire abrite aussi une pseudo fête foraine qui semble dater de l’époque soviétique. Les attractions sont vieillissantes et n’attirent pas la foule. Il n’y a pas que le train qui est fantôme ou la maison qui est hantée mais bien le parc d’attraction dans sa totalité qui fait flipper. C’est aussi pour son côté « pas comme les autres » que l’on a apprécié ce parc.
- Le parc circulaire. Comme son nom l’indique il est construit circulairement autour du centre ville d’Erevan. de quoi se faire une bonne balade au vert dans le cœur de la capitale.
- Le parc after komitas. Une longue bande verdoyante traversant le centre ville d’Erevan.
- Le parc anglais
Erevan est aussi la ville des fontaines. Chaque parc, chaque place possèdent son spectacle de jets d’eau. De quoi rafraîchir l’atmosphère durant les étés chauds. Autre avantage, des points d’eau potable sont positionnés dans les endroits stratégiques de la capitale, ça évite de se trimballer sa gourde toute la journée.
Dernière chose marquante d’Erevan : le nombre de sculptures et statues. Les plus connues étant celles du parc Tamanyan mais on en trouve parsemés dans toute la ville.
4- Les musées d’Erevan

Comme toutes les grandes villes, Erevan a ses musées. Voici les plus connus et importants de la capitale
- Le Musée Tsitsernakaberd, du génocide arménien
Entrée gratuite
C’est le mémorial dédié aux victimes du Génocide arméniens perpétué par le gouvernement Jeune-Turcs entre 1915-1916. Situé sur l’une des collines de la ville, impossible de ne pas l’apercevoir avec son aiguille pointant vers le ciel.
Ce genre d’endroit permet de pas oublier ce qui s’est passé : 2/3 de la population arménienne de l’époque a disparu dans d’atroces conditions. Et s’il pouvait éviter que cela se reproduise… Au moment où j’écris ces lignes le gouvernement turc a décidé d’affronter les khurds en Syrie pour récupérer une partie du pays qu’ils ont défendus corps et âmes. Dans le but d’y loger les réfugiés syriens de Turquie. L’être humain n’apprendra donc jamais de ses erreurs?
- Matenadaran : l’institut des anciens manuscrits
C’est l’un des plus riches dépôts de manuscrits et documents au monde. Ouvrages d’Histoire, de sciences, de philosophie, de médecine…mais aussi le plus grand manuscrit arménien (34kgs) et bien d’autres. Ce musée conserve quelques trésors de l’écriture. Son bâtiment imposant en basalte gris est bien gardé par les statues de Mesrop Machtots inventeurs de l’alphabet arménien.
Tarif : 1500 DAM ( environ 3E)
- Le Musée d’Histoire de l’Arménie
Situé sur la Place de La République, dans un bâtiment à l’architecture néoclassique. Vous y trouverez les vestiges de l’Histoire arménienne
- Le Musée Megerian : de la fabrique de tapis
- Le Musée d’art moderne
- Le Musée d’art contemporain Cafesjian situé sous La Cascade
5- Autres lieux clés à Erevan

Northern Avenue : la rue piétonne
Northern Avenue est l’avenue piétonne de la ville reliant l’opéra à la Place de La République. Elle représente le côté moderne de la capitale avec ses hauts buildings et ses chaînes de restauration connues. Cette rue est très animée surtout à la tombée de la nuit.
La Mosquée Bleue
Si les traces du soviétisme sont encore bien présent dans l’architecture d’Erevan, l’héritage perse a été effacé. On comprend bien la rancœur des arméniens face à ce passé douloureux. Mais en cherchant un peu, on trouve La Mosquée Bleue. Amies féminines, pensez à vous couvrir pour la visiter.
Le place Charles Aznavour
L’Arménie est une cousine éloignée de La France. A Erevan, bon nombre d’enseigne arbore des noms français « Café champagne », « la baguette », « la compote »… Et alors que l’on galérait à prononcer le « merci arménien » ( schnorrhakalutsjun ) on nous répond MERCI. Ce qui nous simplifiera la vie le reste du séjour. Le plus grand symbole de cette familiarité entre nos deux pays vient de Charles Aznavour, le célèbre chanteur « d’emmener-moi » d’origine arménienne. Une place à Erevan porte son nom. On y trouve le cinéma de Moscou, construit en 1937 , un café une fontaine astrologique et quelques sculptures évidemment. Un bel hommage pour le plus célèbre des arméniens de France ou du Français d’Arménie.
6- Erevan et ses cafés

Pour l’addict de café que je suis, Erevan représente presque le paradis. Dans les parcs, sur les places principales… Chaque endroit clé de la ville a ses cafés. Concept unique, décoration originale, carte locale, bonne connexion wifi, Erevan est la ville rêvée du digital nomad. Le choix en devient compliqué quand il s’agit de se décider à se poser en terrasse. Les plus populaires sont les enseignes green beans et crumbs factory.
Pour vous aider à choisir : les cafés à Erevan
On a noté aussi la présence de nombreux café trucks et de machines à cafés. De quoi ne jamais être en manque de caféine.
7- Marchés d’Erevan

A Erevan, nous sommes tombés sur deux marchés à l’ambiance particulière. Loin de nos marchés français remplis d’étales de légumes, de gourmands produits du terroir peu diététiques, de babioles en tout genre sur fond musical d’accordéon reprenant quelques tubes de l’été démodés, les marchés d’Erevan sont bien différents.
Le Vernissage : marché aux puces
De grandes allées donnant un aperçu de l’artisanat local arménien. On retient le stand coloré de tapis, le coin des peintres, les somptueux jeux d’échec et des collections de pierres minérales. A force de visiter le pays, on se rend compte que l’on trouve ces mêmes produits dans tous les endroits touristiques mais la balade au milieu du Vernissage d’Erevan est sympathique.
Le GUM market : marché alimentaire
Un bâtiment pas très beau et légèrement excentré du centre ville accueillant des étales de nourritures locales. Quand on y met les pieds, on est accueilli par des rangés de fruits secs colorés dont la star est l’abricot. Ce marché couvert ne grouille pas de clients alors on attire un peu l’attention des vendeurs. Le tour est vite fait et nous repartons les mains vides puisque nous ne sommes pas venus remplir notre frigo mais juste jeter un œil.
8- Autour d’Erevan

En Arménie, toutes les excursions peuvent se faire au départ d’Erevan. La capitale étant centrale et le pays pas très grand, c’est un bon point de départ. Certains sites font quasi partie de la périphérie d’Erevan attirant un grand nombre de touristes.
Le temple de Garni
A 30kms d’Erevan, le temple de Garni est le dernier symbole subsistant de l’Arménie pré-chrétienne. Pour faire simple c’est un temple grec avec l’architecture qu’on lui connaît : tout en colonne. Quand on fait des recherches sur l’Arménie via internet c’est l’un des monuments qui apparaît le premier en photo. Comme s’il s’agissait « du monument arménien ».
Nous y sommes allés. La rue y accédant était blindée de bus touristiques, on a fait demi-tour.
Le monastère de Gheghard
Le monastère de Ghegard est situé à une dizaine de kilomètres du temple de Garni. Il clôture la route. Comme souvent en Arménie, le monastère est construit dans un joli environnement. Malheureusement, nous qui aimons l’ambiance mystique de ces édifices religieux, nous sommes contraints d’admettre que tout est gâché par le nombre de touristes. Armés de selfi sticks, position caméra du téléphone activée, bousculade dans les couloirs…on a du mal à apprécier la visite. On se demande même comment les croyants réussissent à se recueillir avec l’agitation ambiante. A l’extérieur du monastère, on découvre les arbres à vœux. Un souhait symbolisé par un morceau de tissu accroché à une branche. Esthétiquement, on doit avoué que l’on a cru à des morceaux de papiers toilettes dont la course folle a été stoppé par les arbres… En bref, vu le nombre de monastères en Arménie, il y en a des plus intéressants que celui-ci pris d’assaut des touristes.
Erevan est une ville pleine de surprise. Il faut se laisser envahir par son atmosphère détendue, savoir apprécier ses charmants petits coins, prendre conscience de son passé mouvementé et admirer ses atouts artistiques.
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