
L’Iran fait partie de ces destinations intrigantes. Une Histoire riche de plusieurs siècles, une culture totalement différente de ce qu’on connait, un territoire s’étendant sur des milliers de kilomètres, une situation politique étouffant la population et cette réputation d’un peuple incroyablement chaleureux
L’Iran était écrit en caractère majuscule sur notre « wish list voyage ». Nous étions donc excités comme si c’était notre première aventure le jour de notre entrée en terre perse.
Le passage frontière long et laborieux depuis l’Arménie, nous a fait redescendre de notre petit nuage. Nous étions un peu dans la même situation que 2 enfants auxquels on aurait promis une journée dans un parc d’attraction, annulée au dernier moment.
Résultat, on n’a pas totalement réalisé, que nous étions enfin en Iran. Nos premiers kilomètres, de la frontière à la ville de Jolfa, ont été un véritable dépaysement. Un large canyon de roches rosées semblant s’écarter pour laisser passer le fleuve Araxe servant à délimiter naturellement l’Iran de l’Arménie.
Notre premier arrêt en Iran s’est fait à Marand, petite ville située à une centaine de kilomètres au Nord de Tabriz. Arrivant un jeudi sur le territoire et le vendredi étant jour férié en Iran, on voulait changer nos dollars en Rials et obtenir une carte SIM.
Pour faciliter cette tâche on vous conseil d’aller voir Jachas au café Seba, juste en face la boutique d’Irancell. Ce jeune homme d’une incroyable gentillesse parle très bien anglais et saura vous aider.
C’est donc de nuit, dans un trafic routier à fait pâlir un Indien (demandez à Fred ) que nous débarquons à Tabriz.
Tabriz et ses environs
Tabriz est la capitale régionale de l’Azerbaïdjan oriental, une province de l’Iran. Cette ancienne ville datant de plus de 4500 ans est située à 742kms au nord de Téhéran.
Tabriz : porte d’entrée en Iran
Quand les habitants de Tabriz nous évoquent leur ville, deux qualificatifs reviennent souvent. Tabriz est la grande ville la plus froide et la plus propre d’Iran. On peut confirmer ces dires même si lors de notre passage la météo était très agréable. 10 jours plus tard il neigeait.
Le vendredi, jour équivalent à notre dimanche, nous décidions d’aller découvrir Tabriz à pieds.
Le Grand Bazar de Tabriz

Le Bazar de Tabriz est reconnu pour être le plus ancien et le plus grand marché couvert du monde. On ne s’en est pas rendu compte tout de suite mais il s’étend sur des kilomètres, caché au milieu de la ville. Ses allées labyrinthiques surmontées de voûtes et de dômes décorés de tuiles et de briques donnent l’impression de se faufiler dans un souterrain.
Échoppes d’épices succédant à celles de tissus menant à la partie des tapis persans pour continuer vers les stands d’artisanats locales. Pour nous, il est indispensable de s’imprégner des bazars qui sont le cœur des villes orientales. C’est vivant, odorant, totalement dépaysant. L’Ancien Bazar de Tabriz est authentique. Il faut prendre le temps d’y déambuler et de s’y perdre tout en imaginant ce marché couvert il y a plusieurs siècles, traversé par des explorateurs comme Marco Polo.
Le vendredi, toutes les échoppes ne sont pas ouvertes mais celles qui ont décidé de lever le rideau attirent un certain nombre de clients.
La rue du Bazar

En sortant du Bazar de Tabriz on débarque sur une espèce de grande place très animée. L’architecture est typique, de nombreux vendeurs ont déballé leurs marchandises sur le trottoir, les stands de nourriture dégagent une odeur gourmande. Cette place est remplie d’une foule énergique venue faire de bonnes affaires. On devient vite l’attraction principale du coin, aimantant les regards curieux.
La rue piétonne de Tabriz
La rue piétonne de Tabriz est la plus ancienne artère de la ville. Aujourd’hui elle est encadrée de boutiques de prêt à porter, chaussures plutôt à la mode et se clôture par une grande arche en briques trônant gracieusement.
La Mosquée Jameh Mosque
Un immense complexe à l’architecture orientale abritant une mosquée, une bibliothèque et une université. Ce bâtiment était en rénovation lors de notre passage, mais sa taille nous a impressionné.
La Blue Mosque de Trabiz

Tarif : 5e
La Mosquée Bleue est la Mosquée historique de Tabriz. Elle a été construite en 1465 sous les ordres du Shah Jahan.
En entendant le nom de ce lieu de culte on s’imaginait une grande mosquée toute de bleue vêtue. Bon, en fait c’est un bâtiment imposant tout en pierre et assez ruiné.
Nous ne sommes pas entrés alors c’est peut-être son intérieur qui est bleuté.
Le parc Elgoli – Shahgoli
Situé au sud de Tabriz, c’est le parc de la ville. Les habitants nous l’ont vendu comme un endroit à ne surtout pas manquer car il date du 14éme siècle. Elgoli – Shahgoli est un lieu de rencontres. On y vient pour s’y balader autour de son point d’eau central construit en forme carrée, s’y retrouver le soir sur fond de musique iranienne. Si le lieu respire une ambiance conviviale, il est esthétiquement loin d’être incroyable.
Se garer à Tabriz : 38.06555, 46.331263
Ce n’est pas ce qu’on préfère de dormir en ville mais à Tabriz il existe un « Free camp ». Un parking avec toilettes, points d’eau, douche froide et aire de pique-nique gratuit. Plutôt calme et situé à 45 minutes à pieds du centre ville. Idéal pour visiter. C’est un point de rencontres des voyageurs en van arrivant en Iran. Par contre, on vous conseil d’y arriver avant 17h pour éviter les embouteillages.
Tous les matins Reza, un ancien prof d’anglais, propose ses très bons services de guide aux nouveaux arrivants. Il demande entre 20 et 25E/pers. Ce n’était pas dans notre budget mais Reza permet aussi d’obtenir de bonnes informations sur l’Iran facilitant les premiers pas dans ce pays.
Tabriz est une très belle ville iranienne agréable à découvrir à pieds. C’est dans cette jolie cité qu’on aura pris le pouls du pays et qu’on aura eu nos premiers rapports avec les iraniens. En 2 jours à Tabriz, on a pu déjà se rendre compte de l’hospitalité hors norme des iraniens. Au moment de chercher une laverie, le vendeur du magasin de téléphonie auquel on demande renseignements nous ouvrira les portes de sa machine à laver. Et quand on mettra la mauvaise essence dans notre réservoir, on sera étonné par la mobilisation rapide des gens nous aidant. En moins d’une heure notre erreur sera réparée.
Iran cell : 38.066576, 46.322787
Les alentours de Tabriz
Kandovan : village troglodyte en Iran

Kandovan est situé à 1h de route de Tabriz.
Avant d’y arriver, vous passez un péage où on vous réclame 0,50$ par véhicule.
Si nous avions déjà eu l’occasion de voir des villages troglodytes, ils étaient abandonnés. Kandovan est encore habité et les maisons sont nichées dans des cheminées de fées qui se sont formées à flanc de montagne.
On a presque l’impression de débarquer dans un autre monde.
Si la population du village profite un peu de l’attraction touristique de ses lieux d’habitations hors norme en vendant fruits secs, miel, épices, poteries et vêtements locaux. La plupart d’entre eux vivent leur vie sous les yeux un peu intrusifs des visiteurs du jour.
En même temps, ce genre de village est suffisamment rare de nos jours pour ne pas s’y intéresser. On quitte les lieux au coucher du soleil, éclairant les petites habitations de pierre d’une couleur dorée. On reprend la route au milieu de ce paysage unique.
Le lac Ourmia : lac salé d’Iran

Le lac Ourmia est le plus grand lac d’Iran et l’un des plus grand lac hyper salé du monde. Mais sa surface diminue chaque année un peu plus. Nouvelle preuve d’une catastrophe écologique.
Sur notre carte, notre regard est attiré par cette grande tâche bleue située au sud est de Tabriz.On ne savait donc pas vraiment par quel côté l’aborder.
Pour simplifier notre recherche, on a repéré un spot où il y a possibilité de se garer pour dormir et avec vue panoramique sur le lac Ourmia. Le matin on s’est baladé sur la croûte du lac. Ce genre de paysage désertique blanc, s’étendant sur des kilomètres donnent vraiment le sentiment d’être seul au milieu de nulle part. Les perspectives sont différentes, le sol craquelé et les reliefs alentours rocheux … encore une fois Dame nature nous offre un beau tableau.
Nous n’en n’étions pas à notre première expérience de lac salé, puisque quelques mois plus tôt nous découvrions Tuz Golü en Turquie. Ourmia n’a pas la blancheur immaculée de son collègue turc mais son environnement naturel n’en n’est pas moins intéressant.
Spot de nuit au bord du lac ourmia : 37.506866, 45.792828
Plusieurs possibilités pour se garer à cet endroit du lac. En novembre, on était seul sur les lieux et le soir les étoiles étincelaient au-dessus de nos têtes.
Région du Kurdistan en Iran

La région du Kurdistan est située à l’est de l’Iran, à la frontière de l’Irak. On a préféré cet itinéraire pour rejoindre Téhéran plutôt que la route directe.
Et nous n’avons pas été déçus par ce choix.
Le Kurdistan iranien est authentique avec des paysages montagneux et une population à l’hospitalité défiant toute concurrence.
En 3 jours nous avons été invités chez 2 familles khurdes pour un moment de partage exceptionnel.
A Saquez, nous avons rencontré Arvin , alors qu’on cherchait quelque chose à manger. Ses falafels nous ont fait succomber. Notre sandwich terminé, il nous a invité dans l’appartement familial pour boire le thé. Nous avons passé l’après midi à échanger (merci google traduction) et j’ai eu l’honneur d’enfiler une tenue kurde. Alors qu’on ne se connaissait que depuis quelques heures la famille nous a convié à passer la nuit chez eux… Une soirée inoubliable. Fred a été à la salle de gym avec Arvin pendant que je restais papoter avec les femmes. Ensuite on a mangé ensemble, bien installé sur les tapis persan du salon. Plus tard d’autres membres de la famille nous ont rejoints. Et on a terminé cette soirée en faisant un tour en voiture interminable dans les rues de la ville. Arvin nous laissera sa chambre pour dormir pendant que ses parents se relaieront pour la fabrication des fallafels.
Cette rencontre unique nous permet de prendre conscience de l’état d’esprit d’une partie de la jeunesse iranienne. Arvin veut quitter son pays duquel il n’attend plus rien pour avoir la possibilité de réaliser ses rêves. Il sait que l’Europe n’est pas un el dorado, que la voie légale pour y arriver est vouée à l’échec alors il tentera tout pour y arriver illégalement.
On espère juste pouvoir un jour l’accueillir comme il nous a accueilli.

A Marivan, une ville située entre les montagnes et réputée pour son joli lac zerbra, on sera invité chez la famille de Vazir. Alors qu’on faisait nos courses au supermarché cet employé nous a convié chez lui. Travaillant toute la journée il nous abandonnera aux mains de sa famille qui nous reçoit comme des rois. La nuit, on aura le droit à la partie basse de la maison avec l’ordre de « faire comme chez nous ».
Encore une fois, les Kurdes nous donnent une vraie leçon d’hospitalité et d’humanité.
A voir dans le Kurdistan iranien

- La route entre Saquez et Marvin est de toute beauté.
Il faut rejoindre Paveh depuis Marvin pour prendre conscience des paysages kurdes d’Iran. La route est longue et sinueuse, on a mis 5 h pour effectuer 150kms mais elle se faufile à travers la montagne offrant des points de vue uniques. C’est sans doute l’une des plus belles routes que l’on ait emprunté depuis qu’on voyage. Attention cependant elle est fermée l’hiver pour cause de neige.
- Hamadan : le parc Taq-e bostan et bas

Taq e bostan est un site abritant un ensemble de bas reliefs sculptés et de grottes datant du IV éme siècle. C’est l’un des monuments importants de cette région d’Iran.
Ces premiers kilomètres en Iran sont déjà un véritable bonheur. Leçon d’humanité dans un pays qui ne l’est pas toujours envers ses habitants, architecture orientale comme on l’avait imaginé et dépaysement total par l’immensité des paysages…
On ne sait pas ce que la suite de notre roadtrip en Iran nous réserve mais on risque d’en découvrir encore beaucoup.
2 Comments
Bonjour,
Actuellement en Turquie, je vais plus ou moins suivre vos traces jusqu’en Iran (sauf peut être éviter de trop descendre vers la frontière Syrienne après la Cappadoce…). Après l’Iran pour moi ça sera direction Turkmenistan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Mongolie et retour par la Russie.
Concernant l’Iran, j’ai pas bien compris quelle sollution vous aviez choisit finalement pour le visa… Moi j’avais envisagé faire tout simplement un e-visa, mais j’ai l’impression que ça ne marche pas pour une arrivée par la route 😒. J’ai lu aussi qu’il était difficile de faire le plein de gasoil car il est réservé aux poids lourds, et qu’il ne fallait pas compter sur la carte bancaire. Vous confirmez ou vous avez pu trouver des alternatives ?
Bonne continuation à vous et merci de partager toutes ces infos 👍
Bonjour Aymeric,
je viens de me rendre compte que je ne t’avais pas répondu pour le visa. La solution la plus simple est de passer par une agence. On a choisi key to persia et franchement ça été rapide, efficace et super réactif. Certains font uniquement le e-visa mais finissent par prendre une agence car la réponse est négative.