Notre roadtrip en Iran continu.
Au centre du pays se trouvent les grandes villes d’Ispahan, Yazd et Chiraz. Des noms que l’on a souvent entendu et qui résonnaient typiquement iraniens à nos oreilles.
On vous embarque avec nous visiter ces jolies villes iraniennes et leur atmosphère si particulière.
Ispahan : la beauté perse
Difficile d’imaginer un voyage en Iran sans passer par la belle Ispahan. Elle est l’exemple parfait du raffinement de l’architecture persane traditionnelle. Située au milieu d’un désert aride (comme une grande partie des villes iraniennes) à 1500m d’altitude, cette grande ville apparaît comme un mirage.
Se garer à Ispahan : 32.654008, 51.671832
C’est le parking du parc Rajayi, situé à 10 minutes à pieds du centre d’Ispahan. Pour 24h on a payé 10 000T ( moins d’1E) . Il y a du monde la journée mais à la nuit tombée les places se vident pour laisser l’endroit calme. Des sanitaires et de l’eau potable sont dans le parc. Pour visiter la ville c’est le parking idéal, surtout quand on sait qu’il n’est pas autorisé de camper dans Ispahan.
La Place Naghsh e – Jahan
Naghsh e- Jahan est la place principale d’Ispahan. Quand on y met les pieds rien d’autre ne me vient à l’esprit qu’un « Waouh ». Ce n’est pas très original mais c’est spontané.
Cette place rectangulaire a la particularité d’être totalement entourée d’arcades et d’alcôves renfermant un bazar. Chaque côté de la place à son domaine artisanal bien précis. Les cuivres, les miniatures peintes, les tapis, les bijoux, les sucreries… C’est coloré, animé, bruyant! Si je pouvais je referai la décoration intérieure du van en étalant un tapis persan sur le sol. Mais le budget pour s’acheter la crème de la crème de la « carpette » est un peu trop élevé et j’ai peur que notre chat apprécie beaucoup trop l’artisanat persan pour s’y faire les griffes.
En plein milieu de la place Naghsh e – Jahan, un grand bassin proposant un numéro de jets d’eau très ordonné. C’est ici que les enfants se retrouvent pour jouer. Certains tentent de faire du vélo dans l’eau (on aurait dû leur parler du pédalo) et d’autres un numéro de rollers aquatiques.
Aux quatre points cardinaux de la place s’élèvent majestueusement les monuments emblématiques d’Ispahan. L’impressionnante Mosquée du Shah, la toute en rondeur Mosquée du Cheik Lotfollah, le grand Palais du Prince Ali Qapu et l’authentique entrée du bazar. Pour entrer à l’intérieur de ces édifices (sauf le bazar ) il faut compter environ 5000T chaque.
Tous les jours nous nous rendrons sur la place Naghsh e- Jahan à différents moments de la journée. La couleur des mosaïques bleutées, les silhouettes gracieuses des monuments et l’atmosphère chaleureuse qui s’y dégage font de cette place l’une des plus belles qu’on ait eu l’occasion de voir. La nuit, l’éclairage transforme cet endroit en un véritable joyau architectural.
Ce lieu symbolique d’Ispahan est celui des rencontres. Les habitants s’y donnent rendez-vous pour partager un moment et déguster l’une des spécialités de la ville une boisson à la carotte avec de la glace. On ne peut malheureusement pas vous faire notre retour gustatif car on a appris ça une fois parti.
On nous a aussi expliqué, qu’il fût un temps la place Naghsh e- Jahan était un terrain de polo. Aujourd’hui, des chevaux y sont encore présents mais pour transporter des touristes voulant se la jouer romantiques.
Chaharbagh Abbasi street : rue piétonne d’Ispahan
En Iran, les rues piétonnes n’existent pas vraiment mis à part dans le Bazar. Et encore… Abbasi Street s’est transformée en refusant les véhicules il y a deux ans. C’est une rue agréable à arpenter, totalement ombragée par des arches de feuillage. Pour rejoindre le pont Si-O- Se Pol, c’est le meilleur itinéraire.
Abbasi Hôtel : le plus vieux d’Ispahan
L’hôtel Abbasi a été construit au XVIIéme siècle par le Sultan Hossein. A l’époque il servait de caravansérail et de Bazar. Avant la révolution iranienne il a totalement été rénové pour devenir un établissement de luxe.
On vit dans un van alors vous imaginez bien que se payer une nuit d’hôtel dans ce genre d’endroit reviendrai à se nourrir de pâtes et de patates pendant le reste de nos vies.
Par contre vous pouvez aller y boire un thé pour le visiter. L’accueil, par un groom en tenue locale et à la moustache frétillante,ouvrant les portes du hall à la coupole richement décorée est déjà un voyage dans une autre époque. On a poussé notre curiosité jusqu’au jardin persan. L’hôtel Abbasi donne le sentiment de débarquer dans un décor de film.
Les ponts d’Ispahan
Ispahan est traversée par une rivière à l’eau trouble qui ne donne pas envie de s’y jeter. Au milieu des immensités désertiques iraniennes l’eau acquiert une valeur vitale. Elle est donc utilisée au maximum sur les plaines alentours, asséchant Ispahan 10 mois de l’année. Plusieurs pont la traverse pour rejoindre l’autre rive dont deux sont emblématiques.
Le Pont Si-O-Se Pol
Le pont Si-O-Se Pol est le plus vieux d’Ispahan. Il sert également de barrage. Il a été construit sur deux niveaux avec 33 arches et des loggias. De nombreuses personnes se retrouvent sur ce pont qui s’anime à son apogée quand la nuit commence à tomber. De chaque côté, des parcs verdoyants permettent de se promener le long des berges.
Le Pont Khâdju
Le pont Khâdju a été édifié cinquante ans après son voisin Si-O-Se Pol et présente la même structure. Sa différence vient de sa touche colorée due aux mosaïques.
Les bords de rivière d’ Ispahan sont un endroit prisé de la population pour se balader, pique- niquer, jouer au badminton et se retrouver.
Le quartier Arménien d’Ispahan : Jolfa
La présence arménienne est récurrente en Iran. Elle est le fruit d’une histoire commune au moment de l’Empire Perse. Le quartier Jolfa est un peu le quartier hype d’Ispahan. On y trouve des concept stores, de nombreux cafés, des ppâtisseries, des restaurants côtés, des jolies petites rues… Et tout ce qu’on peut trouver dans nos grandes villes européennes. La balade y est sympathique. Le monument symbolique du quartier arménien d’Ispahan est la Cathérdale de Vank avec sa magnifique coupole en pierre. Une Eglise au style orientale qui lui donne une allure moins austère que nos églises gothiques.
Boire une spécialité à base de grenade à Ispahan au Douneh Pomegranate Juice. La grenade est le fruit roi en Iran. On nous a fait tester une boisson à base de jus, de glace pilée, de sirop et de gelée de grenade. Un cocktail vitalisant au goût intéressant.
Le Parc Sofe : se mettre au vert à Ispahan
Depuis la place Nagsh e- Jahan, quand le ciel est dégagé, on aperçoit la montagne Sofe en arrière plan. Suivant les conseils des habitants d’Ispahan, on s’est rendu dans ce parc au sud de la ville. 30 minutes de grimpette plus tard on arrive au pied du sommet rocheux dominant. Il est aussi possible de prendre un téléphérique. Les gens viennent ici pour profiter de la vue panoramique sur Ispahan. Nous n’avons pas été autant conquis que les iraniens qui nous ont recommandé l’endroit mais si vous avez envie de prendre de la hauteur pourquoi pas y faire un tour.
La ville d’Ispahan est un véritable coup de cœur. Architecture persane raffinée, douce atmosphère et rencontres uniques qui font d’Ispahan un immanquable d’Iran.
A Ispahan, on a rencontré plusieurs iraniennes venant se confier spontanément. Elles nous ont évoqué la difficulté d’être une femme dans ce pays au gouvernement oppressif les empêchant de vivre librement. Cependant elles m’ont affirmé leur désir de faire changer les choses. Assumer ce qu’elles sont, leur sexualité, leur envie de faire du sport et juste de vivre en tant que femme libre. Elles ont pris des risques en nous parlant et j’espère sincèrement qu’elles arriveront à faire évoluer les mentalités.
Ces femmes iraniennes sont toutes des artistes incroyables ( chanteuse, musicienne, peintre, créatrice de tapis…) qui m’ont marqué par leur force.
Yazd : ville du désert
Yazd est une ville située sur le plateau central iranien au milieu de deux déserts. Elle est entourée de lacs salés et au sud dominée par le Shir Kuh du haut de ses 4055m. Ce sommet était enneigé lors de notre passage mais il est possible de le rejoindre par une randonnée.
Pour y arriver nous avons pris la route passant par Varzaneh pour essayer de voir des dunes. Le plan a échoué pour cause de problèmes techniques. Notre petite mésaventure quand on s’est trompé de carburant à laisser des traces. On a des particules métalliques qui viennent entraver l’arrivée du diesel au filtre. On n’ira donc pas jouer dans le sable et ce n’est peut-être pas plus mal quand on sait que l’on est des pros de l’ensablement. D’ailleurs il faut payer pour accéder à ce coin de nature autour du lac Batlaq e-Gavkhuni.
Au nord de Yazd
Avant d’arriver à Yazd, nous avons quitté la route principale pour nous enfoncer dans des paysages désertiques dominés par des reliefs découpés. A la base nous avons pris cet itinéraire pour rejoindre le village fantôme de Kharanaq . Finalement nous avons décidé de faire une boucle en passant par Chak-Chak, activant le mode 4×4 en choisissant une route poussiséreuses. Nous passerons une nuit inoubliable dans ce décor magique.
Le village fantôme de Kharanaq
Le village de Kharanaq a totalement été abandonné par ses habitants pour une question d’eau. L’irrigation étant devenue compliquée, les gens ont décidé d’aller habiter un peu plus loin laissant leur village aux mains du temps et de la nature.
On était totalement seul dans ce dédale de maisons aux allures de Tatouine. Une course labyrinthique a commencé entre Fred et moi. Lui sautant de toit en toit telle une agile biquette, moi me faufilant à travers les habitations sans me casser la binette. Pour ne rien gâcher le décor montagneux environnant semble conserver ce petit village du désert.
Spot de nuit au nord de Yazd
32.311097, 54.416089
L’un des plus beaux spots de nuit que l’on ait eu en Iran. On a pu grimper sur les hauteurs pour admirer un coucher de soleil aux couleurs rosées et passer une nuit sous un ciel étoilé avec ce sentiment d’être seuls au monde.
Ce moment passé au nord de Yazd nous a permis de découvrir une jolie route d’Iran. On ne regrette pas le détour.
La vielle ville de Yazd
Au milieu de la ville moderne de Yazd se cache la labyrinthique vielle cité. Depuis que nous voyageons nous n’avions encore jamais vu tel endroit. C’est simple on a l’impression de déambuler dans le monde d’Aladin au milieu des constructions en terre. On ne serait même pas surpris de tomber sur un génie bleu nous proposant de frotter sa lampe magique (Titre?).
Yazd est la preuve vivante que l’on peut construire une ville en utilisant les ressources environnantes.
Chaque quartier de Yazd est construit sur un système de qanat permettant la captation d’eau dans une nappe souterraine. Les murs épais en terre, les cours intérieures et les tours à vents se dressant au-dessus de la vieille ville créent un microclimat agréable dans cet environnement désertique.
A voir à Yazd :
- La Mosquée du Vendredi
- Le complexe Amir Chaghmagh
- Le Bazar
- Les quartiers traditionnels
- Les tours à vents. Ces climatisations naturelles comme surveillant les environs.
- Boire un café ou un thé en rooftop. Dans la vieille ville, nombreuses sont les terrasses proposant une superbe vue sur Yazd. Au coucher du soleil c’est l’endroit où il faut être.
- Aller dîner sur la terrasse du restaurant Bam. Ce n’est pas les mets qu’on a le plus apprécié mais le cadre. En hiver nous étions dans des petites tentes chauffées sur la terrasse, assis sur les tapis colorés, avec l’éclairage du soir enrobant le vieux quartier d’une douce lumière.
- Les tours du silence ( 5000T ) . Lieu de culte de la religion Zorastrienne si mystérieuse.
- Une expédition dans le désert de Yazd. A l’est de la ville, il est possible de faire une excursion dans les dunes.
Dormir à Yazd : au Rest up Hostel ( 31.89311, 54.362805)
Tarif : en haute saison 14E la chambre avec un super petit déjeuner typique inclus.
Nous sommes allés au rest up Hotel pour faire nos machines à laver ( 3,5E la machine). Finalement nous avons découvert un lieu unique tenu par une personne charismatique. Au milieu de la vieille ville, cet hôtel est une construction typique de la région. Un patio avec un grand bassin entouré d’orangers, une décoration colorée authentique, des chambres spacieuses à la mode persane donnant directement sur l’extérieur et un rooftop avec une superbe vue sur Yazd. Mo, le gardien de ce lieu, a le regard pétillant et le sourire ravageur. Chez lui on est chez nous. Il nous laissera les clés de l’hôtel quand il aura l’obligation de sortir et nous permettra de faire des barbecues, d’utiliser douches et sanitaire. Le petit frère de Fred louera une chambre pour 2 nuits.
Dans ce lieu unique, je n’ai jamais autant apprécié étendre ma lessive. Sur le rooftop, au coucher du soleil, la lumière chaude du soir donnait toute sa dimension à Yazd.
Nous espérons juste que Mo pourra garder son hôtel qui lui tient tant à cœur car les temps sont durs en Iran.
Se perdre dans les vieux quartiers de Yazd et découvrir ses paysages désertiques ont été unrréel plaisir. On est certain que si cette ville ne se trouvait pas en Iran, elle serait l’un des lieux à la mode dont les photos font la couverture d’Instagram. Yazd est un incontournable en Iran pour découvrir une autre facette du pays.
Chiraz : la touche rose d’Iran
La ville de Chiraz est notre dernière étape avant de descendre vers le Golfe Persique. Elle est réputée pour son histoire, sa culture et ses environs.
On est surtout resté dans le même coin de Chiraz, autour du Vakil Bazar. C’est ici que se trouve les principales attractions de la ville et son animation. Comme d’habitude on a adoré se perdre dans le Bazar et partir à la recherche des petites cours intérieurs cachées à l’architecture typique. On a pris le temps de déguster une boisson sur l’une des terrasses de la place. J’ai été visiter la Mosquée Vakil ( 2000T) juste à l’entré du Bazar, à l’ambiance calme et aux arches si gracieuses.
A la nuit tombée, on a emprunté la rue piétonne pour rejoindre la citadelle voisine éclairée.
La Mosquée Nasir Al-Mulk de Chiraz
Tarif : 5000T
La Mosquée Nasir Al-Mulk est le monument symbolique de Chiraz. Elle est célèbre pour ses vitraux colorés à travers lesquels les rayons du soleil passent décalquant les motifs sur les murs de la Mosquée. Cette salle de prière se colore avec une dominance de teintes rosées.
La petite Mosquée est devenue si populaire qu’il est préférable de se lever tôt pour éviter la cohue.
Tard dans la nuit nous sommes venus nous garer juste devant pour être sure de ne pas louper l’ouverture des portes à 7h. Pour apprécier pleinement la magie des lieux, il faut trouver le bon timing pour que la lumière du soleil joue le spectacle. En hiver, le meilleur moment est entre 7h et 10h… pour être seul entre 7h et 10h.
Le réveil fût rude. Nous n’étions pas bien réveillés. Je me suis assise adossée à l’une des colonnes de la salle et j’ai patienté que le soleil pointe le bout de son nez. J’ai eu peur de mettre lever pour rien. Finalement, après quelques minutes, la magie a opéré. Murs et colonnes ont revêtu leurs habits colorés transformant cette pièce en un véritable tableau.
Autour de Chiraz
Persepolis : le site antique d’Iran
Tarif : 5000T
A 1h de route au nord de Chiraz se trouve le site antique de Persepolis. Nous l’avions noté précieusement sur notre « to do list » iranienne mais n’avons pas pu le réaliser à cause des fortes pluie le jour de notre passage.
Depuis, iraniens et voyageurs nous assurent que Persepolis est un un site à ne pas manquer en Iran. Si il n’y a qu’un site à visiter dans le pays c’est celui-ci… Evidemment!
Maharloo lake
A 27kms au sud de Chiraz, le lac salé de Maharloo s’étend sur plusieurs kilomètres. On avait très envie d’y aller car on avait vu des images de cette étendue d’eau totalement rose. Cette couleur « girly » s’explique par la présence d’algues développant des pigments rouge pour lutter contre la concentration de sel. D’après nos informations, le lac Maharloo se pare de sa couleur bonbon en été et en s’approchant au bord de l’eau. Nous sommes début décembre, le ciel est gris et on ne distingue qu’une légère teinte rose pâle. On trouve un spot de nuit dominant le paysage. Des mariés sont en pleine séance photo sur la croûte de sel en mode nomades sexy.
Spot de nuit au Lac Maharloo : 29.489272, 52.684575
C’est le point de départ d’un chemin longeant le lac. Pour ceux qui veulent s’aventurer près de l’eau, faîtes attention de ne pas rester coincé sur la croûte de sel.
Ispahan, Yazd et Chiraz, sont des villes symboliques d’Iran. Chacune permettant de découvrir l’une des facettes du pays. Elles sont clairement des incontournables si vous venez visiter cette contrée orientale.
Partager notre aventure est un réel plaisir. N’hésitez pas à nous laisser vos retours, questions ou mots d’amour en commentaire
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