Nos premiers kilomètres en Iran ont été une révélation. Pour rejoindre la capitale iranienne Téhéran, depuis la frontière arménienne on a opté pour une route authentique. De Tabriz, en passant par le Kurdistan, le trajet fût moins direct mais riche en émotion. Invitations chez les gens, paysages à couper le souffle et événements politiques inattendus (manifestations à travers le pays contre l’oppression du gouvernement ) qui nous ont coupé du reste du monde car il n’y avait plus internet.
Après Téhéran, nous avons décidé de suivre un itinéraire plus classique passant par la ville religieuse de Qom et la jolie Kashan.
Téhéran : capitale de l’Iran
Soyons francs et honnêtes, on a beaucoup hésité à passer par la capitale iranienne. Les retours des locaux décrivant la ville n’étaient pas hypers positifs : grisaille et circulation abondante étaient le plus souvent citées.
Devant aller récupérer le petit frère de Fred à l’aéroport on s’est décidé à y passer quelques jours.
Il faisait froid, gris et on y était au moment des manifestations. Pour autant, Téhéran, sans rien à voir de sensationnel, nous a bien plu.
Se garer à Téhéran : 35.714587, 51.385636
C’est toujours difficile de trouver des bons endroits où dormir quand on voyage en van et que l’on visite une grande ville. Cette petite voie sans issue situé à côté d’un parc nous a permis de visiter la capitale iranienne sans aucun soucis. Calme, toilettes et eau chaude, voisinage chaleureux et assez central, on est content d’avoir déniché cet emplacement.
Endroits uniques à Téhéran
Le centre ville de Téhéran
Depuis notre parking on a beaucoup marché dans les rues de Téhéran. L’architecture globale de la ville n’a rien de typique car elle a été reconstruite à plusieurs reprises. Mais on a aimé longer les grands boulevards, se poser dans les parcs et se faufiler dans les petits quartiers. L’ambiance générale de la capitale iranienne nous ramène un peu en Occident mais avec une touche orientale. Circulation dense, enseignes lumineuses clignotantes, immenses malls spécialisés, street food parfumant les rues et nombreuses boutiques.
Le quartier anti – américain de Téhéran
Autour de la station de métro Taleqani se trouve un mur aux couleurs des Etats-Unis connu pour ses peintures anti-américaines. Les symboles du pays sont détournés véhiculant un message de haine contre le pays de l’oncle Sam. On s’est senti mal à photographier l’endroit alors que les gens passaient devant sans même y prêter attention.
Au grand rond point , sur un building se trouve une immense fresque anti-américaine. Le drapeau américain y est brûlé soutenu par toutes les nations.
Ces messages de haine imagés sont clairs, sans détours et assez marquants pour nous. Alors que les habitants de Téhéran ne semblent plus y prêter attention.
Le café français
Si je vous dis qu’on y a été par hasard, vous me croyez?
On a rencontré Reza et Mohammed qui nous ont invité dans cet établissement, l’un des plus vieux de la ville. On vous conseil d’y goûter un mocacchino ou un chocolat chaud bien épais avec une part de cheesecake. Les prix sont raisonnables et la pause gourmande appréciable.
Le Noon restaurant
Si vous cherchez un endroit pas comme les autres en Iran, vous l’avez trouvé.
On est d’abord passé devant le restaurant qui se limite à une grande table au milieu d’une petite pièce. On n’imaginait pas encore ce qui nous attendait. Ce restaurant est un véritable concept crée par le charismatique Vadhim au look typique plus qu’atypique.
Il faut l’appeler avant de venir pour le prévenir. Ici, il n’y a ni menu, ni prix, ni horaire. Vadhim cuisine végétarien et vegan suivant l’inspiration, l’envie du jour.
On est arrivé à 13h, on a mangé à 18h et on est reparti à 23h. Entre temps on a joué de la musique, rencontré des personnes différentes et intéressantes avec lesquelles on a refait le monde et mangé le meilleur repas d’Iran jusqu’à maintenant.
On ne va pas au NOON restaurant juste pour manger, on y va avant tout pour vivre une expérience unique basée sur l’échange.
Les montagnes autour de Téhéran
La capitale iranienne est située au pied des montagnes de la chaîne de l’Albroz. Durant notre passage on a eu du mal à s’en rendre compte à cause de la grisaille cachant totalement les reliefs environnants. On sait juste qu’il est possible de skier en prenant un télécabine depuis Téhéran pour rejoindre une station en 45 minutes.
En faisant un roadtrip en Iran, je ne m’attendais pas à apprécier le passage dans la capitale Téhéran.
Qom : ville sainte au sud de Téhéran
Qom est située à 150kms au sud de Téhéran. Certains iraniens nous déconseillaient de nous y rendre car cette ville est un lieu important de l’islam chiite. Et quand on sait que la religion en Iran est imposée par le gouvernement et non choisi par la population, on comprend la controverse.
On est tout de suite frappé par la tenue vestimentaire des gens. Ici les femmes sont en Tchador et les hommes en jedi… Euuuuh en vêtements religieux. En vrai ça te met tout de suite dans l’ambiance.
Qom c’est un peu comme notre Lourdes, version musulmane. Cette ville de pèlerinage est donc constituée de nombreux lieux de cultes. On a jeté notre dévolu sur le plus important de la ville.
Le sanctuaire de Fatima Masoumeh
Un peu d’histoire. Fatima est la fille du septième Imam chiite et la sœur du huitième. Elle était donc respectée et connue pour sa piétée. Cette femme de bonne famille islamique meurt dans l’attaque de sa caravane où elle sera empoisonnée et décèdera à Qom. Fatima sera donc enterré dans cette ville où un mausolée en son honneur sera construit au fil des années. Et Bim, Qom devient un lieu de pèlerinage des chiites.
Il y a encore peu de temps le sanctuaire de Fatima Masoumeh n’était pas autorisé au non-musulman. Les choses ont évolué.
La visite est gratuite. Les hommes entrent d’un côté et les femmes de l’autre. J’ai du attendre qu’une guide arrive, me recouvre d’un tchador bien trop long et m’emmène avec elle. De son côté Fred est libre de rentrer sans qu’on lui impose quoique ce soit. On pénètre ensuite dans l’imposant mausolée écoutant attentivement les informations de la guide s’adressant uniquement à moi. Ce site est d’une richesse et d’une beauté unique. On traverse une première cour où la coupole de la Mosquée et le balcon sont ornée d’or. Puis on passe dans une autre partie où la couleur argenté domine. Je me sens si petite au milieu de la cour, dans mon tchador trop long, les yeux levés vers les rondeurs de l’édifice religieux coloré. D’ailleurs je suis la seule vêtue en blanc entourée de silhouettes noires.
Ma guide me dit que c’est ici que Khomeini a fait son premier discours engendrant la naissance de la République Islamique d’Iran. Elle me dit aussi que des étudiants du monde entier viennent à Qom pour étudier l’Islam.
Je comprends mieux pourquoi certains iraniens faisaient la grimace à l’évocation de Qom.
On ne regrette pas d’avoir inclut la ville Sainte de Qom dans notre itinéraire en Iran . Cette ville est l’une des facettes du pays qui l’est important de découvrir pour le comprendre.
Kashan : l’Iran authentique
Kashan est la première oasis située sur la longue route traversant le désert entre Téhéran et Ispahan. Au centre de l’Iran, l’immensité désertique s’étend sans qu’il semble y avoir de fin jusqu’à ce que Kashan apparaisse dans son écrin de verdure.
Se balader dans le vieux centre de cette cité ancienne c’est faire un voyage dans le temps.
Se Garer à Kashan : 33.934506, 51.370181
Un grand parc situé à 10kms du centre de Kashan avec douche chaude, toilettes, eau potable. En novembre les gardiens ouvraient les barrières uniquement pour nous et on n’a pas bien compris si le parc était ouvert le reste de l’année. En tous cas c’est l’endroit idéal pour visiter Kashan.
On garde le souvenir d’une soirée paëlla autour du feu de bois avec d’autres voyageurs en van devenus des amis. Un couple de tchèque revenant de Mongolie, un couple d’espagnol devant rejoindre l’asie du sud est, une allemande souhaitant passer l’hiver à Oman et notre trio franco-indien-carribéen réunis pour un vrai moment de partage.
A visiter à Kashan
A Kashan, il faut se perdre dans les petites rues de la vieille ville. Beaucoup de monuments sont à visiter, pour éviter de vous ruiner, renseignez-vous car des PASS existent.
Le Bazar de Kashan
En Iran, impossible de visiter une ville sans passer par son Bazar. Celui de Kashan nous a marqué par son architecture surtout autour du caravansérail. Mosaïques colorées, immense dôme avec puit de lumière au-dessus du bassin central, l’endroit est assez unique. A côté, d’anciens bains transformés en un salon de thé traditionnel. L’endroit idéal pour se poser un moment dans un décor et une ambiance authentique. Vous y trouverez aussi une jolie mosquée.
Les habitations typiques de Kashan
Tarif : 5000T
Il existe à Kashan, 19 maisons historiques bien conservées. Elles sont un bon exemple de l’architecture traditionnelle et de l’artisanat perse raffiné.Les plus connues sont la maison des Boroujerdi, celle de Bani, de Kâzemi, celle de Mortazavi et celle de Tabataba.
Il faut compter 5000T l’entrée de chaque habitation.
Le Hammam Soltan Amir Ahmad
Tarif : 5000T
Cette maison des bains est connue pour sa décoration intérieure en carreaux de céramique turquoises et dorés, ses riches fresques et miroirs. Il ne faut pas hésiter à monter sur le toit du bâtiment pour admirer ses coupoles en pierre comme serties de joyaux.
La Mosquée Agah Bozorg
Entrée gratuite
Une mosquée historique de Kashan construite sur un modèle architectural authentique et raffiné. Alors que les hommes peuvent rentrer habillés normalement, les femmes doivent se couvrir d’un tchador en plus du voile, disponible à l’entrée.
Le shrine hostel à Kashan
Si vous cherchez un endroit où avoir une connexion wifi, vous poser, boire un bon milkshake au nutella on vous conseille le Shrine Hostel. Situé à côté de la Mosquée Agah Bozorg, on y a passé quelques heures pour travailler quand la wifi est revenue en Iran ( 10 jours après la coupure suite aux manifestations) . Le personnel est très gentil et parle bien anglais. Les boissons sont un peu chères mais bien servies. Comptez 14E la chambre double avec petit déjeuner inclus.
Aux alentours de Kashan
Le village d’Abyaneh
Tarif : péage à l’entrée 5000T
A quelques kilomètres au sud de Kashan, se trouve l’un des plus anciens villages d’Iran : Abyaneh. Construit adossé à la montagne, il se caractérise par ses maisons de couleur ocre due à la richesse du sol en oxyde ferreux.
Lors de notre visite, les reliefs alentours étaient enneigés. Nous étions au beau milieu d’un tableau teinté d’orange et de blanc. La vue panoramique depuis la forteresse d’Abyaneh permet de se rendre compte de la beauté des lieux. Il ne faut pas hésiter à se perdre dans ses petites rues labyrinthiques et essayer de prendre de la hauteur pour apprécier les environs.
Se garer à Abyaneh : sur la place centrale. Un grand parking avec toilettes et eau chaude. Hors saison il n’y a absolument personne et on y a même passé la nuit.
Alors que Téhéran est une capitale occidentalisée, les villes de Qom et Kashan nous dévoilent un visage plus authentique et religieux de l’Iran. Une autre facette du pays qu’il est important de connaître pour mieux comprendre l’Iran.
En espérant que ce partage d’expérience vous soit utile. N’hésitez pas à nous poser vos questions en commentaire.
Comment
Bonjour, complètement abasourdi par ce qui est relaté par le site VanLife Magazine sur les retours que vous pouvez avoir de la part de certaines personnes qui commentent votre blog ou vos posts, je tiens à vous assurer de mon soutien plein et entier dans votre démarche. Oui, l’Iran, et surtout les iraniens méritent tout notre intérêt, ce n’est pas parce que quelques agités du bocal ont entraîné derrière eux les plus malheureux des iraniens il y a 40 ans qu’il faut considérer les iraniens dans leur globalité comme des êtres arriérés et dénués de toute culture. Je le redis avec vous, l’Iran est un pays de culture qui mérite tout notre intérêt et la plupart des iraniens méritent qu’on ne les oublie surtout pas. Le meilleur moyen de ne pas les oublier est bien d’aller à leur rencontre.
Bonne route à vous deux, je compte sur vous pour apporter au peuple iranien toute l’amitié et l’estime qu’il mérite de notre part.
Jacky, fourgonnaute depuis … 1987!